Samedi 25 février au Salon de l’agriculture à Paris, la FNSEA et les JA ont rencontré le Président de la République Emmanuel Macron. Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien, a pu lui faire part des inquiétudes et attentes de la profession. Il revient sur son intervention.
« Du courage politique, Monsieur le Président ! »
Damien Greffin
« Nous nous sommes réunis en action syndicale le 8 février dernier aux Invalides à Paris, avec le concours de la Confédération générale des betteraviers (CGB) et des fédérations Jeunes agriculteurs du bassin parisien, pour exprimer, pour la énième fois, notre exaspération de voir détricoter notre agriculture avec la suppression, les uns après les autres, de nos moyens de production. Je salue la disponibilité et l’engagement des agriculteurs de notre territoire et des départements voisins qui nous ont rejoints lors ce cet événement.
La récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne de suspendre la dérogation d’usage des néonicotinoïdes est la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien rempli. Car la filière betterave n’est pas la seule concernée. Toutes nos filières végétales font aujourd’hui face à une décision de retrait d’une solution de traitement non remplaçable dans l’immédiat. Et nous pouvons également évoquer la question épineuse des engrais azotés, des semences NBT ou encore de l’irrigation, bref tout ce qui nous permet d’exercer notre métier d’agriculteur dans les meilleures conditions.
Nous faisons face à un rouleau compresseur administratif et judiciaire qui rend des décisions en ordre dispersé, en réponse à des politiques publiques incohérentes et mal orientées. C’est le sens de mon intervention auprès du Président de la République au Salon de l’agriculture samedi dernier dans le cadre d’une réunion organisée par la FNSEA et les JA.
Il faut remettre de l’ordre dans la décision publique et il faut du courage politique pour cela.
Le courage de donner une vision claire à la ferme France pour assurer une sécurité alimentaire à tous nos concitoyens, le courage de revenir sur la loi dite »biodiversité » promulguée en août 2016, le courage de respecter la parole politique quand elle garantit l’absence d’interdictions sans solutions ou l’absence d’insécurité juridique (comme sur le dossier ZNT…), le courage de réaffirmer le rôle de la chimie dans tous les pans de notre vie quotidienne et enfin, peut-être le plus dur, le courage de mettre un terme au prosélytisme politique d’agences et d’organismes publics de premier plan.
Il a fallu du courage pour remettre le nucléaire au cœur de la stratégie énergétique française. Il en faudra autant pour remettre l’agriculture française sur les rails de la production et lui permettre de faire face au double défi du réchauffement climatique et de la souveraineté alimentaire. La loi d’orientation Pacte doit afficher cette ambition et nous sommes en ordre de bataille pour cela ! »